Les abeilles mellifères sont des insectes, qui vivent en colonies de plusieurs dizaines de milliers d’individus. Les nids d’abeilles sont constitués de cire et se retrouvent naturellement dans une cavité d’un arbre ou dans un creux sous une roche ou sur une falaise. Les apiculteurs leur offrent des habitats sur mesure, que l’on nomme des ruches. Au sein de chaque colonie d’abeilles se trouvent trois types d’individus. Les scientifiques parlent de castes. Et en fonction de sa caste, le rôle et la longévité de l’individu vont profondément changer. Cet article vous présente les différentes castes d’Apis mellifera et se propose de répondre à la question : quelle est la durée de vie d’une abeille ? Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Combien de temps peut vivre une ouvrière ?
Les ouvrières sont les individus qui sont les plus nombreux au sein d’une colonie d’abeilles. Il s’agit de femelles qui – en temps normal – sont incapables de se reproduire. Ces insectes sont la force de travail de la communauté.
Tout au long de sa vie, une ouvrière va accomplir différentes tâches. Dès qu’elle sera sortie de l’alvéole où elle a vécu comme larve, elle va s’occuper du nettoyage du nid. Après quelques jours, elle va produire de la gelée royale et s’occupera de nourrir le couvain. Puis ses glandes cirières vont entrer en fonction et l’ouvrière va construire les rayons de cire. Plus tard, sa poche à venin se remplit entièrement de toxines et elle sera alors capable de protéger l’entrée de la ruche. Enfin à l’âge de 20 jours et après une vie déjà bien remplie, l’ouvrière va quitter son nid pour aller butiner. Elle visitera des milliers de fleurs pour collecter et rapporter au nid du nectar et du pollen, base de l’alimentation des individus de la colonie. Sa vie va se terminer comme butineuse et elle mourra d’épuisement à un âge compris entre 45 jours et 60 jours. On estime qu’elle aura alors volée sur une distance cumulée de 800 kilomètres. Ce qui est énorme pour un petit insecte qui pèse environ 100 milligrammes.
Par contre, les abeilles qui vont naître à la fin de la saison vivront plus longtemps. On les connaît sous le nom d’abeilles d’hiver. Elles auront comme mission de passer la période hivernale, pour protéger la reine du froid. Puis au retour des beaux jours, ces abeilles d’hiver s’occuperont d’élever la nouvelle génération d’ouvrières, en nourrissant les larves et en les réchauffants. Elles mourront après avoir vécu entre quatre et six mois.
Ainsi la longévité d’une ouvrière va dépendre du travail qu’elle aura effectué. Le nourrissage des larves et le butinage vont fatiguer plus rapidement ces insectes. Les ouvrières se tuent littéralement au travail.
Combien de temps peut vivre un faux-bourdon ?
Les faux bourdons sont des abeilles mâles. Leur principale fonction est de féconder les jeunes reines qui vont naître au printemps et parfois au début d’été. Les faux-bourdons font donc leur apparition durant cette période, c’est-à-dire à un moment où les colonies en a besoin.
La longévité des mâles peut atteindre trois à quatre mois. Mais ils meurent généralement plus jeunes. En effet, l’accouplement est mortel pour le mâle. Toutefois, tous les mâles n’ont pas la chance de pouvoir s’accoupler avec une jeune reine. Dans tous les cas, les faux-bourdons ne sont plus nourris et souvent chassés des ruches durant l’été ou au printemps, lorsque le temps est maussade et ne permet pas aux colonies de butiner suffisamment. Chez les abeilles, les faux-bourdons ne sont pas prioritaire et les ouvrières n’hésitent pas à massacrer ces bouches inutiles.
Les mâles sont issus d’un œuf non fécondé, contrairement aux ouvrières et aux reines qui sont le produit d’une fécondation. Si après la disparition de leur reine, les ouvrières se mettent à pondre, elles ne peuvent qu’engendrer des mâles. Une telle colonie est dite bourdonneuse.
Combien de temps peut vivre la reine ?
Chez les abeilles mellifères, les reines peuvent vivre cinq ans et davantage. Et l’on connaît des reines qui ont vécu durant huit années. Mais l’espérance de vie est très variable. Plusieurs facteurs peuvent influencer la longévité d’une reine.
Les pratiques apicoles actuelles tendent à réduire leur espérance de vie. Certains traitements nécessaires pour lutter contre un parasite – le varroa – sont accusés d’intoxiquer les reines. C’est par exemple le cas de l’acide oxalique qui fragilise la cuticule des insectes et peut tuer la reine après plusieurs expositions reçues.
La sélection de lignées d’abeilles plus productives et qui répondent aux besoins de l’apiculture moderne génère de la consanguinité. L’accumulation de défauts génétiques réduit aussi la longévité. Et la plupart des reines ne vivent pas plus de deux ou trois ans.
Enfin, la reine peut être tuée par les filles, lorsque ces dernières ouvrières constatent une ponte moins abondante ou une maladie quelconque. Les ouvrières vont ensuite élever une nouvelle reine pour prendre la suite de leur mère. Il s’agit du remérage.
Pourquoi les abeilles meurent-elles en nombre ?
Chaque année, des milliers de colonies d’abeilles sont perdues par les apiculteurs. Celles-ci sont bien souvent frappées par un mal que l’on nomme l’effondrement des colonies. La cause de ce mal n’est pas connue, mais il semble qu’il soit lié à plusieurs facteurs :
- Usage de molécules toxiques par les agriculteurs et les jardiniers
- Virulence du varroa
- Circulation de virus dans les nids d’abeilles
- Appauvrissement de l’environnement en plantes mellifères
Les abeilles sont réellement menacées et risquent de disparaître de certaines régions si des mesures ne sont pas prises pour protéger des espaces naturels et pour encadrer les pratiques agricoles.
Les apiculteurs, qu’ils soient professionnels ou amateurs, doivent aussi s’intéresser aux facteurs qui réduisent la longévité des abeilles et diminuent les chances de survie des colonies. L’apiculture de loisir mobilise plus de 30 000 personnes en France. Et ces passionnés peuvent aider les abeilles à résister aux agressions environnementales en adoptant des pratiques apicoles proches des besoins des abeilles.
