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Les climatiseurs sont-ils mauvais pour l’environnement ?

Ecologie

Nous avons tellement l’habitude de mettre la climatisation lorsqu’il fait chaud que nous ne nous arrêtons même pas pour réfléchir à ce que nous faisons. Mais l’impact que les climatiseurs ont sur l’environnement et sur la planète pourrait vous surprendre.

Plus la température augmente, plus la demande de climatisation augmente. Et plus nous tendons la main vers le thermostat, plus nous contribuons au changement climatique.

C’est un cercle vicieux. La situation est telle que le Qatar a recours à la climatisation extérieure pour rendre le pays vivable. Ils ont installé des unités dans des endroits comme les marchés, les allées et même le tout nouveau stade en plein air Al Janoub, construit pour la Coupe du monde 2022.

L’impact des climatiseurs sur l’environnement

Selon l’Agence internationale de l’énergie, il existe environ 1,6 milliard d’unités de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC). D’ici 2030, ce nombre passera à 5,6 millions.

Cette demande croissante de climatisation inquiète les experts en changement climatique et en durabilité, dont le Dr Anne Guyot. Anne est une militante de la climatisation, une « chuchoteuse du bâtiment », où elle contribue à rendre les bâtiments plus sains, plus vivables et plus durables.

« Pour mettre en perspective la demande de systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, cela signifie 10 nouvelles unités par seconde au cours des 30 prochaines années », explique Anne. « C’est un contributeur important au réchauffement climatique ».

Toutes ces unités CVC augmentent les émissions de gaz à effet de serre en raison de l’augmentation de la consommation d’énergie, mais elles laissent également échapper des hydrofluorocarbures (HFC), qui sont des milliers de fois plus puissants que le dioxyde de carbone.

Maintenant, vous vous demandez peut-être, n’avons-nous pas interdit ces derniers ? Oui, dit Anne, mais il y a un hic. « Nous avons résolu le problème de l’impact des CFC (chlorofluorocarbones) sur la couche d’ozone, mais les HFC ont pris plus de temps et sont en cours d’élimination progressive », explique-t-elle.

Ce sont donc les vieux réfrigérateurs et climatiseurs qui laissent échapper ces substances dans notre environnement, surtout s’ils n’ont pas été entretenus correctement.

Une meilleure conception pour rester au frais

Il existe d’autres moyens de rester au frais qui sont également meilleurs pour le climat et l’environnement.

Par exemple, dit Anne, nous pourrions construire des maisons de conception passive, qui « utilisent l’isolation, l’orientation correcte, la masse thermique et la ventilation naturelle de sorte que vous n’avez même pas besoin d’un climatiseur« .

Si vous construisez une maison neuve, opter pour une conception passive vous permettra d’économiser entre 50 et 70 % de votre facture d’électricité en été, et de réduire votre empreinte carbone.

Une meilleure conception du quartier est également un autre moyen de rester au frais.

« En raison de la façon dont de nombreuses zones suburbaines sont subdivisées et développées, les arbres ont été supprimés », explique Anne. « Les arbres sont un élément de refroidissement naturel extraordinaire. En plus d’apporter de l’ombre aux sentiers ou à une cour, ils réduisent la charge thermique d’un bâtiment. »

Le refroidissement naturel des arbres est dû à l’ombre, à l’atténuation des îlots de chaleur urbains et à la transpiration, explique Anne. Si vous ne vous souvenez pas du terme employé dans vos cours de sciences au lycée, la transpiration est le phénomène par lequel la chaleur frappe les feuilles d’un arbre et l’eau contenue dans la plante est vaporisée. Cette vapeur refroidit ensuite l’air en dessous.

« Il suffit de marcher sur du béton sans ombre pour en ressentir les effets. C’est une spirale descendante quand vous n’avez pas d’ombre. Un système de climatisation est en plein soleil et travaille très dur pour refroidir votre maison chaude. »

Selon Anne, une solution consiste à planter davantage d’arbres pour augmenter la couverture végétale. Au Royaume-Uni, par exemple, le gouvernement soutient la plantation de 50 000 arbres à cette fin, une initiative similaire ayant lieu à Bayswater, en Australie occidentale.

Garder la tête froide sans climatisation

Sans construire une nouvelle maison ou planter plus d’arbres, que pouvez-vous faire pour rester au frais de manière plus durable ?

« Lorsque vous rentrez du travail et qu’il fait une chaleur étouffante, essayez d’utiliser des ventilateurs et des fenêtres pour rafraîchir la maison avant de mettre la climatisation », dit Anne.

Si vous utilisez le climatiseur, vous devez également fermer toutes les fenêtres et les portes pour sceller la maison et vous assurer de ne refroidir que les pièces que vous utilisez plutôt que toute la maison.

Le simple fait d’augmenter la température de quelques degrés peut faire une grande différence. Un seul degré de moins peut représenter 10 % de consommation d’énergie supplémentaire, ce qui impacte votre environnement.

Le point idéal pour maximiser l’efficacité de votre climatisation dépend de plusieurs facteurs.

Pour la maison, c’est vraiment ce que vous pouvez supporter et les besoins des occupants. Par exemple, les bébés et les personnes âgées ont des besoins de confort plus élevés. Pour le bureau, il est généralement réglé entre 20 et 24°C.

Activisme en matière de climatisation

En fait, le lieu de travail est un autre moyen de réduire notre utilisation de la climatisation et son impact sur l’environnement. La plupart des femmes ont l’habitude d’avoir froid au travail en été. Les températures de climatisation sont réglées en fonction des préférences des hommes, mais c’est une autre histoire.

« Si vous êtes assise dans votre bureau avec un pull alors que dehors il fait plus de 30°C, parlez-en au responsable des installations. Ne vous contentez pas de cela », dit Anne. « Un seul degré de plus peut avoir un impact énergétique significatif ».

« J’espère que le futur nous verra au travail en shorts et en t-shirts », dit Anne.

Ça n’a pas l’air trop mal, non ?

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